Votre réponse |
---|
Classez ces mesures selon l'une des 3 catégories.
Restauration de certaines fonctionnalités écologiques : revégétalisation, rétablissement des connexions écologiques, passages à faune qui aident au franchissement de la route pour les animaux terrestres ou aquatiques sont réalisés Gestion extensive des dépendances vertes d'une route Déplacement des espèces animales Adaptation des caractéristiques du projet (allongement d'ouvrages d'art, décalage de l'axe) Création d'îlots de sénescence Création de gîtes à chiroptères Suivi des espèces animales dans leurs nouveaux écosystèmes Acquisition foncière en vue de reconvertir des cultures en prairies, création de mares en vue de réintroduction d'espèces Agrandissement de mares Signature de futurs contrats agri-environnementaux Reconstitution de pelouses sur les remblais routiers Modifications du tracé de l'infrastructure Plus d'éléments à catégoriser | Mesures de suppression des effets Déposez ici Mesures de réduction des effets résiduels Déposez ici Mesures de compensation d'impacts résiduels Déposez ici |
Explication de la solution |
---|
A savoir sur les impacts des travaux pendant et après un ouvrage routier
La construction et l'exploitation d'un ouvrage routier agissent sur les habitats en les modifiant, et sur les espèces en les perturbant voire en les détruisant.
1- La consommation d'espace
Les opérations routières nouvelles nécessitent souvent d'importantes emprises, dont la surface peut atteindre jusqu'à 5 hectares par kilomètre. Cette consommation d'espace a des effets directs sur les territoires traversés (modification des milieux physiques et pertes d'habitats naturels) mais également de nombreux effets indirects (modification des éco-systèmes environnants, regroupement de populations animales...).
2- La fragmentation
Elle entraîne des effets de coupure sur la faune : interruption des déplacements, fragilisation des milieux et populations par isolement, effets de bordure dans les peuplements forestiers, perturbations des hydrosystèmes.
Plus précisément, les écosystèmes, fragmentés par l'activité humaine en parcelles de dimensions variées, sont des mosaïques avec lesquelles les espèces sauvages doivent composer. Mais l'émiettement des habitats naturels peut provoquer l'isolement et l'éclatement d'une population dont l'aire, à l'origine continue, est fragmentée en éléments d'habitats ponctuels. Cette modification peut entraîner des risques d'extinction de ces populations dont l'espace vital aura été rétréci.
Le projet routier peut également induire des travaux complémentaires tels la modification d'ouvrages hydrauliques avals ou la réalisation de déviations. Dans la plupart des cas, il nécessite le recours à des emprunts et dépôts de matériaux et peut s'accompagner d'aménagements fonciers (remembrements) susceptibles de remettre en cause la richesse et la diversité du milieu naturel
3- Les impacts de l'exploitation de l'infrastructure
Il s'agit de mortalité animale par collision, des risques de départ de feux de forêt, des projections de polluants. Le salage et certains traitements phytosanitaires ponctuels peuvent également nuire à la qualité des eaux environnantes.
4- Les solutions à apporter
4-1 Les mesures de suppression
Elles sont à privilégier et notamment les mesures d'évitement des zones protégées qui doivent systématiquement être recherchées en premier lieu.
4-2 Les mesures de réduction
Lorsque la suppression n'est pas possible techniquement ou économiquement, il est généralement possible de réduire ou d' atténuer les effets plus ou moins complètement par des dispositions appropriées agissant directement sur la chaîne des relations de cause à effet.
4-3 Les mesures de compensation
Tout projet d'aménagement ayant des impacts sur l'environnement doit comporter des mesures pour "éviter, réduire, et compenser" (séquence ERC) ces impacts. La séquence ERC, introduite par la loi du 10 juillet 1976 en France, a été considérablement renforcée suite à plusieurs modifications réglementaires, en particulier la réforme des études d'impact entrée en vigueur le 1er juin 2012. S'agissant de la biodiversité, le champ d'application des listes d'espèces protégées a été élargi (2007) et l'article 23 de la loi Grenelle I portant sur la trame verte et bleue (2009) étend l'obligation de compensation aux espèces et écosystèmes dits « ordinaires ». Mais trop souvent les étapes « éviter » et « réduire » étaient oubliées pour entrer directement dans le « compenser » et chiffrer à quelle hauteur l'impact allait être compensé.
Une mesure compensatoire est une « action écologique visant à restaurer ou recréer un milieu naturel en contrepartie d'un dommage à la biodiversité provoqué par un projet ou un document de planification. Elle ne porte que sur l'impact résiduel après les mesures d'évitement et de réduction des impacts qui sont prioritaires » (Commissariat général au développement durable, 2012). Les mesures compensatoires sont à envisager dès lors qu'un effet dommageable notable du projet ne peut être supprimé après mise en œuvre de mesures de réduction. Elles n'agissent pas directement sur l'impact : celui-ci subsiste, mais on équilibre son effet par une ou plusieurs mesures de compensation. Entre la mesure et l'impact, il peut y avoir une distance géographique (on détruit à un endroit, on reconstruit à un autre) ou temporelle (on détruit maintenant, on reconstruira plus tard), qu'il convient de maîtriser. De ce fait, ces mesures assez lourdes et onéreuses.
5- Pour en savoir plus
Lire l'article "Figures de style sur la destruction de la biodiversité - les écologues de la restauration sont-ils des faussaires ?"
Auteurs : Virginie Maris - MNHN, Raphaël Mathevet - Cefe-CNRS, Arnaud Béchet -Tour du Valat
dans Espaces Naturels n°29 dossier Ecologie de la restauration p.32